livre a prix tout doux CHF 14.50 au lieu de CHF 29.-
Le soleil noir du récit de Claude Lonfat à Marie-José Auderset n'est pas celui du poète Gérard de Nerval. « Le soleil noir de la mélancolie » qui fait taire « le ténébreux, le veuf, l'inconsolé » selon un beau poème d'amour blesse. Car Claude Lonfat n'est pas du genre à citer les poètes du désespoir, ni à se laisser aller à la fatigue quand tout se déchire. Barbara a chanté, elle aussi, « le soleil noir », la chanson d’un enfant mort, où elle dit la solitude extrême ; vous ne l’entendrez pas dans ce récit.
Pourtant, le poème et la chanson auraient pu être écrits pour lui ; les ténèbres, Claude Lonfat les connait, lui qui, des suites d’une maladie génétique, a perdu la vue. Colorier le soleil noir, c’est le truc qu’avaient inventé des deux garçons pour qu’il puisse encore le deviner sur un dessin d’enfant. Le soleil noir c’est donc ici la tendresse rendue à leur père par deux fils qui voulaient avec lui résister aux déchirures de la vie.
L’aîné Christophe est mort au seuil de l’âge adulte. Quant à Xavier, récemment transplanté, il a dans sa poitrine un cœur nouveau, qui bat au rythme de ses rêves.
Ce livre est le dessin rendu au fils, pour qu’à son tour, et nous sommes invités à le suivre, il puisse dès aujourd’hui courir sous le soleil.
Daniel Rausis
on en parle
- Nouvelliste, 2 novembre 2010, "Quand les non-voyants dévorent les livres"
- Le Matin, 13 septembre 2008